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J’ai envie de vous parler d’une de mes dernières lectures : "SWEET" d'Emmy Laybourne...
J’ai entendu parler de ce roman sur les réseaux sociaux et il m’a de suite tentée
!!«Produit amaigrissant
« miracle », perte de poids, addiction, paquebot, soleil… Il n’en fallait pas plus pour me
convaincre de l'acheter ...
Sur
certains sites, on peut lire un petit texte (une sorte de présentation du livre).
Ce dernier m’a donné encore plus envie de me procurer ce livre :
Madame, Monsieur,
J’ai l’honneur de vous inviter à une extraordinaire croisière de luxe à bord de l’Extravagance !
Au programme : découverte en avant-première d’un produit miracle qui vous débarrassera de vos bourrelets disgracieux. Et sans efforts !
Vous rêvez de retrouver votre taille de guêpe ? Le Solu est fait pour vous.
Le Solu n’est pas un amincissant comme les autres.
Le Solu vous fera vraiment maigrir.
Vous ne pourrez plus vous passer de lui.
Je vous le garantis.
N’attendez plus : rejoignez-nous sur les rives de Fort Lauderdale, en Floride, pour un embarquement imminent !
Au plaisir de vous aider à mincir,
Timothy Almstead, président de Solu Corporation
J’ai l’honneur de vous inviter à une extraordinaire croisière de luxe à bord de l’Extravagance !
Au programme : découverte en avant-première d’un produit miracle qui vous débarrassera de vos bourrelets disgracieux. Et sans efforts !
Vous rêvez de retrouver votre taille de guêpe ? Le Solu est fait pour vous.
Le Solu n’est pas un amincissant comme les autres.
Le Solu vous fera vraiment maigrir.
Vous ne pourrez plus vous passer de lui.
Je vous le garantis.
N’attendez plus : rejoignez-nous sur les rives de Fort Lauderdale, en Floride, pour un embarquement imminent !
Au plaisir de vous aider à mincir,
Timothy Almstead, président de Solu Corporation
///SYNOPSIS///
Lauren
et Vivika, deux "meilleures amies", embarquent à bord du paquebot
"l'extravagance" pour une croisière grand luxe de 7 jours.
Il
ne s'agit pas d'une simple croisière
sur un bateau luxueux... Les 500 passagers vont en effet, avoir la possibilité
de tester, en avant-première mondiale, pendant 7 jours, un édulcorant
révolutionnaire, qui fait maigrir, vraiment maigrir : le
« Solu ». Vivika s'en réjouit d'avance, elle, qui ne supporte pas ses
rondeurs.
Lauren,
17 ans, a été invitée à prendre part à cette croisière par sa meilleure amie (la croisière est payée par le père de Vivika,
homme relativement aisé).
Contrairement à Vivika, elle ne cherche pas à perdre du poids ; ses
rondeurs, elle les accepte totalement ! Son objectif sur le
paquebot est de passer du bon temps avec sa meilleure amie, point !
Sur
le navire, Lauren va (notamment et surtout) faire la connaissance de Tom… Tom,
19 ans est un ex « enfant star » de TV. Il a tenté, un temps, de
percer dans le cinéma, sans succès (mais qui ne désespère pas de réussir dans
ce domaine). Il tente actuellement une percée dans l'animation TV... Le rôle de
Tom sur le bateau est de couvrir médiatiquement la croisière (interviews
des passagers, du président de « Solu Corporation », de la créatrice
du Solu, promotion du Solu). Lauren et Tom font partie des passagers qui ne
prennent pas de « Solu »... Lauren à des nausées dues au mal de mer
et, elle se méfie aussi de ce produit dont on sait peu de chose… Tom, qui a été
en surpoids durant son enfance et sa pré-adolescence, se fait suivre par un
coach sportif depuis quelques années… Une alimentation saine et une activité
sportive régulière lui suffisent…
Lauren
va plaire à Tom, Tom va plaire à Lauren… Débute une romance et le début des
ennuis...En effet, à la fin du 3ème jour, Lauren remarque que les
passagers qui ont gouté au SOLU se comportent de façon étrange lorsqu'ils se
retrouvent en présence de "l'édulcorant star": agitation, impatience...
Les passagers "solusés" deviennent de plus en plus accrocs au fil des
heures… Lauren prononce même le mot de "JUNKIES"...
///Mon avis///
Ne
tournons pas autour « d’un muffin au Solu », je vous le dis de suite,
j’ai aimé ce roman !! Je l’ai aimé mais ça n’a pas été un coup de
cœur et je vais vous expliquer pourquoi …
Allez,
« je vide mon sac » et ensuite, on se concentrera sur ce que j’ai
particulièrement apprécié !
uQui
dit roman «New adult», dit
romance ? Je ne sais pas (je ne lis pas assez de «New adult» pour confirmer ceci), mais, peut-être… Dans Sweet, en
tout cas, il y en a une … Et pourquoi pas, après tout ? Une histoire
d’amour entre 2 jeunes gens, sur un bateau « à
la dérive » ; ils sont beaux ; l’un a tout ou presque,
l’autre a moins, mais possède « ce
petit quelque chose qui fait que… »... Pourquoi pas, en effet !! Tiens,
tiens ? Ça ne nous rappellerait pas quelque chose ? Un film de 1997…
Je tiens à préciser de suite que dans
« Sweet », la romance n’est pas nécessaire à l’histoire (cette
dernière aurait pu se dérouler sans romance) mais elle a tout de même une
utilité ! Elle apporte, en effet, de la douceur, de l’apaisement, de la sécurité dans une
atmosphère très pesante…
A la fin du 4ème jour commence donc une
romance entre Tom et Lauren, mais
c’est aussi ce soir-là que la niaiserie fait son apparition !!!
Quel dommage !! Certains
des propos des 2 personnages principaux auraient pu être prononcés par des
jeunes de 10-12 ans et pourtant…Lauren a 17 ans, Tom, 19 ans. En plus d’être
niaises, ces remarques sont malvenues, vous allez comprendre, je vous donne 2
exemples :
- A la page 232, Lauren fait cette remarque : « Je vais peut-être passer pour une gourde, mais pour le coup, je suis trop contente d’avoir un mec super musclé […] ». Avoir ce genre de pensée lorsque tu es « lovée » contre le torse de ton amoureux sur le canapé, devant la TV, c’est crédible mais penser à ceci, alors que tu te trouves sur un navire en proie à une grande violence, ça l’est moins ou, c’est idiot…
- A la page 253. Point de vue de Tom : « Elle s’avance pour le serrer dans ses bras, puis le prend par les épaules et lui donne encore l’accolade […]. Je me cale derrière elle et appuie ma main dans le bas de son dos. Eh ouais. Je montre qu’elle est à moi. Normal. […] » Mais non, ce n’est pas normal !! C’est malvenu, ce n’est pas réaliste, de dire ceci, à ce moment précis de l’histoire … Je n’ai pas envie d’en dire trop mais à la page 253, le danger est toujours très présent !! Un gros danger !! Est-ce que tu es jaloux dans ce cas-là ? NON ! Lorsque tu es en plein stress, est-ce que tu penses à poser ta main « dans le bas de son dos » pour montrer que « ta copine est à toi » ? NON !!! Tu n’y penses même pas ! Tu penses à sauver ta vie et celle de tes proches, point !! Et, qu’est-ce que c’est enfantin comme propos !! Tom a 19 ans, je le rappelle.
Avant
de parler de ce que j’ai particulièrement aimé dans ce livre, j’aimerais dire "2
mots" sur un passage du livre qui m'a agacée : celui de la « réunion des alcooliques
anonymes ».
Cubby,
le caméraman de Tom, décide d’organiser dans l’urgence et avec le soutien de 4 « collègues »
des « Alcooliques Anonymes » présents sur le navire, (ben voyons, quelle coïncidence !) une réunion à destination des « passagers
dépendants ».
Pour
ce faire, Cubby colle des affiches sur les murs qui disent ceci :« PROBLÈME D’ADDICTION ?
Rendez-vous au Starlight Lounge à 11h. Nous pouvons vous aider ! »
4 pages
plus tard, on apprend que le «Starlight
Lounge» est bondé de passagers sceptiques ou désespérés…
Je
présente succinctement la scène dans le bar : Une des organisatrices de la
réunion, se présente : « Je
m’appelle Patricia, et je suis une alcoolique »… Patricia propose
ensuite de réciter tous ensemble la « prière de sérénité ».. . Les 5
organisateurs (dont Cubby) ferment les yeux, se prennent par la main et
récitent la prière… Que font les passagers présents dans la salle ?
Bennn…, ils ne sont pas du tout réceptifs à ce qu’ils voient devant eux… Des
cacahuètes sont jetés, des insultes sont prononcées ;le public est
hargneux et certaines personnes sont prêtes à en venir aux mains… Cubby prend alors
la parole est dit, notamment :
« […]. Répétez après moi : Je suis impuissant face à…, et je dois
demander de l’aide à une puissance supérieure ! ». (Je n’ai pas écrit la totalité du discours pour
éviter de délivrer des éléments-clés de l’histoire) …
Où je veux en venir ?
Il
faut savoir qu’il est très très rare qu’une personne atteinte de dépendance depuis
peu reconnaisse de suite être dépendante. Avant d’accepter sa maladie, une
personne atteinte de dépendance va (souvent) passer par une phase de
« déni »; c’est à dire une phase de « non acceptation » de
sa dépendance (« Non, je ne suis pas
malade »). Donc, de ce fait, ce n’est pas réaliste que la salle dans
laquelle est organisée la réunion soit bondée de personnes nouvellement
dépendantes (et donc logiquement en plein déni à ce moment-là). Cubby et ses « collègues » doivent savoir
ce qu’est le déni et pourtant, ces derniers demandent aux passagers fraichement
dépendants de reconnaitre leur dépendance… Ce n’est pas logique ! Ce n’est
pas réaliste ! L’organisation de cette réunion à ce moment-là ne sert pas
à grand-chose. Les passagers présents dans la salle sont dans le « déni »,
on « le voit » bien, en plus (page 222 : « Notre seul problème, la rembarre une femme, c’est qu’ils nous
rationnent ! ») et ils ne sont donc pas réceptifs à ce que disent
les organisateurs…
Il
y a un dernier « détail » qui m’a "chiffonnée" dans cette scène : les
évocations religieuses !! Les évocations religieuses dans ce genre de
réunions me « hérissent les poils » … On n’est pas tous croyants et
même si on l’est, on n’a pas toujours envie de se référer à Dieu…
uAprès tout ce que je viens de
dire, vous pourriez vous demander si je ne blague pas lorsque je vous dis que
j’ai aimé cette lecture… Eh bien, je
réitère ce que j’ai dit plus haut : J’ai aimé ma lecture… malgré la
romance «cucul» et quelques incohérences…
- Cette
histoire m’a happée dès la première page et m’a libérée à la dernière ! J’aurais
eu envie que la lecture se poursuive encore 100 pages, voire même 200 pages! Le
roman est trop court !
- « Sweet » aborde
« à sa manière » des
sujets, des thèmes liés à notre poids, à notre morphologie, à notre corpulence,
à notre corps et, peut-être que sa lecture peut en aider certains, à réfléchir
à tous ces sujets…
- Ce bouquin aborde au moins 2 désirs très répandus aujourd’hui dans notre monde moderne : celui de perdre du poids tout en se faisant plaisir, celui d’être mince, de rester mince tout en se faisant (très) plaisir. Qui n’a pas déjà vu au moins une fois sur une couverture de magazine « Maigrissez tout en vous faisant plaisir » ou « Dites adieu aux régimes, maigrissez enfin en vous faisant plaisir »). N’aborderait-il pas aussi le désir que beaucoup ont, de maigrir (presque) sans effort ? Avec le « Solu », point besoin de régime, d’alimentation équilibrée, de rééquilibrage alimentaire ; on peut continuer à manger comme avant ; on peut continuer à se faire autant plaisir qu'avant...
- Ce livre aborde aussi la problématique de l’addiction : l’addiction à une substance surtout mais aussi, l’addiction au sucre et sans doute… l’addiction … à la minceur.
- La grossophobie est également présente dans le bouquin. C’est toujours bon d’en parler et de la dénoncer !!
- Sweet évoque aussi l’«acceptation de soi» (Merci Lauren !).
- LOrsqu'on lit, on ne peut s'empêcher de penser à tous ces «produits minceur» («gélules minceurs», «gélules detox », gélules «capteuses» de glucides et/ou de lipides, boissons «minceur», thés/infusions «minceur» ou «detox»,…), et aux édulcorants comme l’aspartame, le sucralose, la stevia..., que l’on peut trouver sur le marché. Tous ces produits ne sont pas aussi… « radicaux» que le «Solu» (et heureusement, car on serait pas dans la merde, si ce type de produits existait !!) mais on y pense en lisant...
- Au cours de notre lecture, on peut aussi penser aux régimes très restrictifs décrits sur internet et qui te permettent de perdre « plus de poids, plus vite »…
- Ce livre aborde (dénonce ?), à sa façon, cette norme très présente dans notre monde actuel : la norme « minceur » !
Dans un grand nombre de pays du Monde, la minceur est prônée, la minceur (voire la très grande minceur) est valorisée ; elle est LA norme en matière de poids… L’obésité et le surpoids sont combattus, traités (soignés), rejetés, moqués, haïs, … Même les petites rondeurs peuvent être moquées ou pointées du doigts…
///Pour résumer///
J’ai
aimé ma lecture malgré la romance «niaise» et quelques incohérences… L’histoire
est très prenante et ce roman «New adult» peut permettre à certains lecteurs de
réfléchir à des sujets liés au poids, au corps… comme par exemple la norme
« minceur » ou la grossophobie. Je recommande la lecture de ce
bouquin.
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